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En arrivant a Paris, la capitale indiscutable de la Culture, je me suis heurté sur plusieurs domaines: la rigidité des français, la rudesse du système, le “machinisme” parisien, etc… Voyant tout ceci je voulais faire “marche arrière”: je ne voulais plus avoir a faire à cette ville monstueuse, inhumaine! Je sentais que je n’allais pas résister longtemps. Mais désormais c’était beaucoup trop tard : j’avais déjà fait toutes les démarches pour m’inscrire à l’Université : je ne pouvais plus me tirrer en arrière.
J’ai dû adopter une autre solution : celle de l’adaptation. Tout au début c’était difficile, très difficile parfois, mais avec le temps…
Ce qui va suivre, ce sera une tentative d’explication de « l’influence parisienne » pour ceux qui, comme moi – qui suis « peintre à mi-temps » ont pu tirer profit de leur séjour à Paris.
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Paris a eu une influence indiscutable sur ma peinture. Je ne saurais la qualifier ni de positive ni de negative. C’est un peu les deux à la fois.
Paris m’a ouvert les yeux sur une chose : le monde contemporain ; c’est en ce sens qu’elle est positive : pour me mettre en garde contre celui-ci ; mais (elle) est negative du point de vue de la sensation et du sentiment : de plus en plus pessimiste. En effet, les tebleaux que j’ai fait après un an seulement de vie parisienne sont des plus pessimiste que j’aie jamais fait.
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L’importance de Paris dans le domaine artistique est incomparable. Moi-même, qui peins pendant mes moments de temps libre, je n’ai pas su y échapper. C’était depuis très longtemps que je ne peignais pas avant d’arriver à Paris. En y venant j’ai ressenti le besoin de rprendre pour traduire en images ces impressions. Les premiers tableaux faits après l’expérience parisienne sont plutôt pessimistes, mais d’un pessimisme positif : je veux dire par là qu’ils sont comparables à un signal d’alarme, ou plutôt d’ATTENTION. C’est une mise en garde !
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La peinture doit avoir un caractère social ; lorsque je peins un tableau c’est parce qu’il m’a été inspiré par un fait social.
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A Paris l’Homme n’est plus consideré comme un être humain : il fait partie d’un grand appareil. Il est l’équivalent d’une pièce prise séparément d’un appareil électronique (j’ai en vue un appareil radio). Si c’est une mauvaise pièce, elle doit être remplacée. Elle ne peut déranger le système.
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Lorsque je suis devant ma toile blanche prête pour la peindre, ce que je veux traduire c’est une mise en garde contre quelquechose qui m’a été inspiré par un ou plusieurs faits sociaux. Je combine, je méelange la philosophie et la peinture ; ma peinture doit quelquechose de révolutionnaire comme toute philosophie révolutionnaire.
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Tout artiste qui vient à Paris doit avoir subi au fond de lui-même l’influence parisienne. Comment n’en serait-il pas ainsi ?
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Paris ne m’a jamais autant inspiré que toute autre ville en ce qui concerne ma peinture.
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L’ambience de Paris dans ce sens est différente. Il ya quelquechose dans l’air qui inspire les artistes. On ose agir plus qu’ailleurs !
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Ces derniers jours me promenant dans le cœur même de Paris, j’ai senti que je ne devais plus être hostile à cette immense métropole qu’est Paris. Je me suis “reconcilié” avec elle. Comment pourrai-je continuer d’ être hostile avec elle ? N’ai-je pas par hasard vu des dizaines et des dizaines de galleries différentes exposant chacune un genre différent de peinture ?
C’est en ceci que l’artiste subit l’influence parisienne dont je parle tant. En voyant ces expositions, comment l’artiste ne pourrait-il pas en tirer pour sa propre œuvre ?
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Il y a quelque temps, à l’Université, en parlant avec mes camarades sur les impressionsque nous ressentions sur les grandes villes, je fus surpris en apprenant les impressions que la plupart d’entr’eux avaient eues en allant à New-York. Elles (les impressions) correspondaient exactement aux miennes en venant à Paris. Pour eux Paris était une ville de province en comparaison avec New-York ; comme pour moi Paris était une métropole “abominable”, pour eux c’était New-York cette ville monstrueuse “mangeuse d’hommes”.
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La sensation de liberté de l’artiste à Paris lui fait faire de grandes œuvres, voire des œuvres monumentales à la hauteur de cette métropole.
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L’art contemporain consiste de la part de l’artiste à transmettre ce qu’il ressent, ses sensations autrement dit, sur tel ou tel sujet donné. Il ne faut pas pour autant qu’il reste classique dans le dessin, dans la composition. S’il voit, s’il apréhende le thèmed’une forme bizare , voire incompréhensible pour autrui, il doit suivre sa tendance, son impulsion : il ne doit pas se trahir lui-même pour faire passer sa compréhension du sujet .